Home-page - Numeri
Presentazione
Sezioni bibliografiche
Comitato scientifico
Contatti e indirizzi
Dépliant e cedola acquisti
Links
20 anni di Semicerchio. Indice 1-34
Norme redazionali e Codice Etico
The Journal
Bibliographical Sections
Advisory Board
Contacts & Address
Saggi e testi online
Poesia angloafricana
Poesia angloindiana
Poesia americana (USA)
Poesia araba
Poesia australiana
Poesia brasiliana
Poesia ceca
Poesia cinese
Poesia classica e medievale
Poesia coreana
Poesia finlandese
Poesia francese
Poesia giapponese
Poesia greca
Poesia inglese
Poesia inglese postcoloniale
Poesia iraniana
Poesia ispano-americana
Poesia italiana
Poesia lituana
Poesia macedone
Poesia portoghese
Poesia russa
Poesia serbo-croata
Poesia olandese
Poesia slovena
Poesia spagnola
Poesia tedesca
Poesia ungherese
Poesia in musica (Canzoni)
Comparatistica & Strumenti
Altre aree linguistiche
Visits since 10 July '98

« indietro

Jean-Claude Villain
 
Question 1: «Est-il possible de reconnaître un «mandat social» au poète d’aujourd’hui?
 
La révolution formelle (essentiellement introduite par la modernité mallarméenne) a coupé la poésie d’un rapport à un public populaire. Les préoccupations formelles et esthétiques (déjà affirmées par le Parnasse) sont devenues prioritaires sur d’autres relations induites par le texte poétique dans la conscience et la sensibilité du lecteur. Francis Ponge, entre autres, suivra. De populaire, la poésie est devenue marginale, voire nimbée d’une obscurité élitiste, d’un maniérisme abscons, que rien, tant dans le sens que dans impact formel, justifiait. C’est aussi que dans le même temps un envahissement narcissique du texte poétique a formidablement eu lieu. L’ego des poètes s’est mis à primer: ils sont devenus moins préoccupés d’universel, moins partageux, moins fraternels. Le public, confronté à une incommunicabilité grandissante, a eu l’impression d’un langage auto-centré, à vide même, simplement complaisant et à la mode.
Il faut ajouter à cette toile de fond l’émergence des grands médias modernes: la naissance d’une société de communication de masse où l’expression poétique semble moins attrayante, moins facile, qu’un monde de sons et d’images très riche, où le meilleur côtoie le pire, mais qui offre aussi des registres passionnants pour l’expression de la sensibilité, du raisonnement et de la culture.
Il ne faut pas non plus oublier la croissance d’un mutisme et d’un autisme généralisés dont les causes sont peut-être historiquement traumatiques. Depuis le retour des soldats de la 1e guerre mondiale qui ne parlèrent pas de ce qu’ils avaient vécu, jusqu’aux atrocités régulières que le 20e siècle a manifestées, une permanente angoisse étreint l’homme moderne et semble montrer une perte sensible de la communication et de l’ouverture des hommes entre eux.
 
Question 2: La perte de communication du langage poétique est-elle une conséquence de la perte de représentation et de reconnaissance sociales?
 
Je réponds non à la question. C’est tout simplement dû, (voir ci-dessus) à un mouvement du langage poétique de l’intérieur.
Je suis par ailleurs d’accord avec le corps du texte: «la diffusion incontrôlée…. sans être représentatif».
En fait il s’agit avant tout, (nous situant ici en poésie et non dans le discours), de créer une véritable magie par la parole, tout comme le fait la musique par exemple. Et il y a là, en effet, quelque chose de l’ordre du sortilège. Certes ceci réfère d’une part à la sensation, et d’autre part à une modalité psychique particulière, essentiellement encore inconnue. Or les arts contemporains ne visent point tant la sensation que le concept (souvent expliqué à part, comme s’il fallait un «mode d’emploi» et une justification à une œuvre dont l’existence se mesure précisément au fait qu’elle «tient» par elle-même).
 
Question 3: Pouvons-nous mesurer l’influence qu’exerce aujourd’hui la poésie sur le renouvellement du langage commun ou du langage de la culture?
 
NON… sauf dans quelques repérages de rares figures de rhétorique dans les slogans publicitaires... Certains comiques aussi parfois s’en emparent mais c’est par une dérision qui, compte tenu de la basse représentation de la poésie dans la population moyenne, la dessert, évidemment.
 
Question 4: «Est-il possible d’attribuer à la chanson la représentativité sociale qui a été depuis des siècles l’apanage de la poésie? Non plus!
 
La poésie accessible à un grand nombre est-elle dans des formes simples – simplistes? – telles que le slam, le rap? N’est-elle pas plutôt incroyablement réduite par ces formes circonstancielles et probablement éphémères? Il est temps, selon moi, pour la poésie, d’entrer au désert en s’absentant. Ce qui sera la meilleure façon d’épurer la langue et, provisoirement, de «faire le point», de se resituer dans l’océan montant de la logorrhée ambiante. Je ne doute pas qu’elle survivra. Il faudra peut-être, comme à la Renaissance, aller aussi chercher des textes anciens, se ressourcer auprès des auteurs éternels, des chefs-d’œuvre intarissables. Je crois à cette actualité et cette modernité des «phares».
Mais je le répète, c’est aujourd’hui essentiellement d’ascèse dont la poésie a besoin, de retrait, pourquoi pas de silence (s’il y en a un aujourd’hui, relatif, il est positif), et non pas de la recherche inquiète d’une «présence» à tout prix, dans l’angoisse d’une perte quelconque de statut, voire d’une éventuelle disparition. Laissons-nous seulement le temps d’apercevoir, (et pour cela patientons un peu, comme aux époques de grandes migrations), où la poésie va migrer, quels sont les nouveaux territoires – topos et formes –, où elle est susceptible de (ré)apparaître.
Je voudrais ajouter que le statut marginal de la poésie dans le monde moderne (du moins occidental) appelle pour moi à une réflexion «écologique». Le monde naturel a profondément changé, des équilibres sont gravement menacés qui compromettent le devenir même de l’homme sur cette planète. Une certaine «alliance» est d’urgence à renouer, dans un enjeu quasi vital. Un monde s’est perdu dont la plupart des hommes – sans devoir se couper des bienfaits irréversibles de la modernité – ont la nostalgie. Il est naïf de penser – mais c’est ma conviction intime de poète (sans doute décalé et peut-être complètement décadent) – que l’idéal orphique est à retrouver. Certes Orphée est censé vivre en un temps encore proche de l’Age d’or où dieux, hommes et bêtes cohabitent en une fraternité constante. La poésie alors n’était pas un simple divertissement ou un quelconque jeu esthétique: elle avait pouvoir sur les êtres et les choses. Je crois naïvement que cela est encore possible… après l’actuelle traversée du désert, utile, incontournable, ascèse. Patientons!
 
[a cura di Michela Landi]
 
Jean-Claude Villain è filosofo di formazione, poeta e saggista. Ha pubblicato una ventina di titoli tra raccolte poetiche, saggi, opere teatrali, libri d’arte. Si occupa soprattutto della letteratura del Mediterraneo e dei suoi miti.

¬ top of page


Iniziative
22 novembre 2024
Recensibili per marzo 2025

19 settembre 2024
Il saluto del Direttore Francesco Stella

19 settembre 2024
Biblioteca Lettere Firenze: Mostra copertine Semicerchio e letture primi 70 volumi

16 settembre 2024
Guida alla mostra delle copertine, rassegna stampa web, video 25 anni

21 aprile 2024
Addio ad Anna Maria Volpini

9 dicembre 2023
Semicerchio in dibattito a "Più libri più liberi"

15 ottobre 2023
Semicerchio al Salon de la Revue di Parigi

30 settembre 2023
Il saggio sulla Compagnia delle Poete presentato a Viareggio

11 settembre 2023
Recensibili 2023

11 settembre 2023
Presentazione di Semicerchio sulle traduzioni di Zanzotto

26 giugno 2023
Dante cinese e coreano, Dante spagnolo e francese, Dante disegnato

21 giugno 2023
Tandem. Dialoghi poetici a Bibliotecanova

6 maggio 2023
Blog sulla traduzione

9 gennaio 2023
Addio a Charles Simic

9 dicembre 2022
Semicerchio a "Più libri più liberi", Roma

15 ottobre 2022
Hodoeporica al Salon de la Revue di Parigi

13 maggio 2022
Carteggio Ripellino-Holan su Semicerchio. Roma 13 maggio

26 ottobre 2021
Nuovo premio ai traduttori di "Semicerchio"

16 ottobre 2021
Immaginare Dante. Università di Siena, 21 ottobre

11 ottobre 2021
La Divina Commedia nelle lingue orientali

8 ottobre 2021
Dante: riletture e traduzioni in lingua romanza. Firenze, Institut Français

21 settembre 2021
HODOEPORICA al Festival "Voci lontane Voci sorelle"

11 giugno 2021
Laboratorio Poesia in prosa

4 giugno 2021
Antologie europee di poesia giovane

28 maggio 2021
Le riviste in tempo di pandemia

28 maggio 2021
De Francesco: Laboratorio di traduzione da poesia barocca

21 maggio 2021
Jhumpa Lahiri intervistata da Antonella Francini

11 maggio 2021
Hodoeporica. Presentazione di "Semicerchio" 63 su Youtube

7 maggio 2021
Jorie Graham a dialogo con la sua traduttrice italiana

23 aprile 2021
La poesia di Franco Buffoni in spagnolo

22 marzo 2021
Scuola aperta di Semicerchio aprile-giugno 2021

19 giugno 2020
Poesia russa: incontro finale del Virtual Lab di Semicerchio

1 giugno 2020
Call for papers: Semicerchio 63 "Gli ospiti del caso"

30 aprile 2020
Laboratori digitali della Scuola Semicerchio

» Archivio
 » Presentazione
 » Programmi in corso
 » Corsi precedenti
 » Statuto associazione
 » Scrittori e poeti
 » Blog
 » Forum
 » Audio e video lezioni
 » Materiali didattici
Editore
Pacini Editore
Distributore
PDE
Semicerchio è pubblicata col patrocinio del Dipartimento di Teoria e Documentazione delle Tradizioni Culturali dell'Università di Siena viale Cittadini 33, 52100 Arezzo, tel. +39-0575.926314, fax +39-0575.926312
web design: Gianni Cicali

Semicerchio, piazza Leopoldo 9, 50134 Firenze - tel./fax +39 055 495398