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HENRI MESCHONNIC, Célébration de la poésie, Lagrasse-Paris, Verdier [2001], 2006, pp. 7-13 (introduzione)
 
[…] Les choses de la poésie intéressent peu de monde. Du moins c’est ce qu’il est convenu de dire. Le plus souvent pour s’en plaindre. C’est le côté un peu pleurnichard des poètes. Mais d’abord il en a toujours été ainsi. Ensuite je vais montrer qu’il n’en est rien. La poésie est lue par peu de gens. Sauf aux périodes de confusion, où en apparence la poésie parlait à tous, parce que les circonstances, généralement tragiques pour qu’il en soit ainsi, favorisaient une confusion entre le thème et le poème. Comme, devant une peinture, on peut confondre la beauté d’un modèle et la peinture comme peinture.
Là-dessus s’ajoutent d’autres confusions. En particulier une confusion qui semble s’être généralisée avec la chanson. Ce brouillage assez démagogique. Il y faut un travail que je n’ai pas l’intention de faire ici. Et il ne faut pas non plus oublier que la situation de la poésie est une variable culturelle. Quand on se plaint que peu de gens la lisent, on l’oublie. C’est un petit péché à la française. On s’universalise. La poésie, qu’on prétend aimer, veut davantage de rigueur.
La poésie ne supporte ni les complaisances ni les concessions. Sinon, envolé le poème. Il ne faut pas se méprendre. Une réflexion sur la poésie n’a de compte à rendre qu’au sens qu’on peut avoir de la poésie, au sens du langage. Ce sens est inséparable d’une situation. Et cette situation est toujours précaire, toujours critique.
[…] Ce que je propose et que j’expose ici est l’analyse d’un malaise dans la poésie. Française. Contemporaine. Cette analyse tente de dégager ce qu’est la valeur. Dans la poésie. Problème majeur. Mais problème général. Celui de la valeur dans l’art. Et du rôle de cette valeur pour tous les sujets.
Il n’y a pas à craindre que cette recherche détourne de la poésie. Au contraire. Plus il y aura d’exigence envers la poésie, plus il y aura de lecteurs pour ce que fait la poésie.
Je critique la domination contemporaine de plusieurs complaisances qui, sous les apparences de la poésie, ne peuvent qu’en détourner, et légitimement, ceux qui n’y voient que des futilités, des habiletés, de l’esbroufe. D’où peut-être aussi le refuge dans la chanson.
Mais ce n’est pas en préchi-préchant l’éloge de la poésie qu’on attire l’attention aux poèmes.
Il ne s’agit pas ici d’un panorama de la poésie contemporaine. Il y aurait plutôt un panorama des panoramas. Il ne s’agit pas de bons sentiments. Que valent d’ailleurs bien les mauvais pour faire le déchet de l’époque.
Il s’agit du problème poétique dans sa situation. La nôtre, à tous. Car je pose que nul ne peut l’éluder. Et qu’il contient un paradoxe.
Parce qu’autant il est de l’ordre des opinions reçues que la poésie intéresse peu de monde et qu’elle a peu de lecteurs, du moins dans la culture française, autant il y a à montrer que les choses qui se jouent dans la poésie intéressent en réalité chacun. Parce qu’il s’y joue le sens du langage et le sens des sujets. De tous les sujets que nous avons en nous. De la petite école à l’Université, y compris ceux qui ont passé l’âge de l’école, et qui ne se croient pas intéressés par les questions du langage. L’état des problèmes de la poésie montre que nous sommes des sous-développés de la pensée du langage. Et ce sous-développement de la pensée est aussi un sous-développement de la société. Le fait qu’on n’en ait pas conscience le confirme et l’aggrave.
C’est toute une culture, toute une société qui est jugée et qui se joue dans ce qui arrive à la poésie. Et à la confusion entre poésie et chanson. […]
Il y a là une mêlée confuse. J’essaye seulement de m’y retrouver, de comprendre. La nécessité et le plaisir de penser est de tout faire pour ne pas être dupe, là comme ailleurs, des impostures, des confusions, des poses avantageuses, et pour partager ce plaisir. Qui est d’utilité publique. On ne le reconnaît pas assez.
Alors, n’allez pas croire que cette tentative d’intelligibilité, de dissociations des faux truismes et des prétentions serait une attitude négative envers la poésie, et qu’il y faudrait davantage une attitude positive.
Ce binaire du négatif et du positif (le positif consistant à faire aimer la poésie) est un fossile théorique que vous avez dans la bouche. Crachez. Une ruse de la raison du signe. Il empêche autant de penser ce qui est à penser que le bon gros binaire du signe, avec sa forme d’un côté et son contenu de l’autre. Aussi bêtement. Devant la pluralité et l’infini du langage.
Oui, à peine vous touchez au problème poétique, c’est tout le langage qui vient. Toute la pensée ou la non-pensée du langage.
En quoi les impostures dans la poésie, et le travail pour les reconnaître, sont d’une importance majeure pour la poésie, et pour tous, et annulent la pseudo-opposition du négatif et du positif. Comme la poésie met aussi, et c’est ce qu’elle a toujours fait, la représentation courante du langage en crise.
Ce n’est plus une crise de vers, comme disait Mallarmé, c’est une crise du signe.
Cette mise en crise est ce qui fait toute la continuité d’un travail. D’où je parle. D’où parlez-vous? De là. Où se situe aussi l’urgence, le sens d’une urgence de cette réflexion, dans la tentative de faire converger la réflexion théorique et l’analyse d’une situation. Le sens même de penser contre le maintien de l’ordre.
C’est pourquoi les séquences de cette réflexion tournent et retournent le problème poétique, pourquoi aussi il m’a semblé qu’une certaine ironie, au bout d’un certain temps, pouvait aussi y jouer son rôle, dans cette comédie de la pensée. Et déboucher sur un manifeste. Mais ce «manifeste» n’est pas le «positif» qui succède au «négatif». Il est l’explicitation de ce qui est implicite dans tout ce qui précède. Il était là dès le début. Il est à la fin parce qu’il est l’ouverture.
Adhérez au parti du rythme: sans le savoir vous y êtes déjà. Et cessez de confondre le rythme avec le pan-pan des métriques sociales.
[…]
La poésie célèbre le monde. On célèbre la poésie. La poésie se célèbre. Elle-même. Il suffit, pour le voir, de lire ce qu’on fait et ce qu’on dit de la poésie. Et le problème poétique est que cet amour de la poésie est la mort de la poésie. Il faut dénoncer ce pacte mondain qui passe pour un des beaux-arts.
On a dit que la poésie est toujours de circonstance. La pensée aussi. C’est son risque, son devoir, et son plaisir. Il s’agit ici d’une réflexion sur la poésie contemporaine, située, comme toute réflexion. On n’a pas plus le choix de ce qu’on vit que de ce qu’on pense, ni du spectacle du contemporain.
C’est une réflexion sur le langage, à travers les questions de la poésie, autant qu’une réflexion sur ce qu’on fait et ce qu’on dit de la poésie, à travers une représentation du langage. Celle des rapports entre le rythme et le sujet. Mandelstam disait: «Dans la poésie, c’est toujours la guerre». Michaux aussi continuait sa guerre. Chacun son combat. Il n’y a pas d’irénisme dans l’état de la pensée.
Et la poésie est un poste d’observation unique sur ce qu’une société fait de vous et de moi, par ce qu’elle met en jeu. Un poème est un acte éthique. Et politique. Les bons comme les mauvais. Pas la même éthique. Pas la même politique.
C’est la raison de ces sorties. Comme on dit d’une boutade, ou d’un siège. Il y a de l’obsidional dans le contemporain. On est assiégés. Et il y a du comique dans la pensée. À ne pas croire. La rencontre des deux donne un ton, qui est celui de ces interventions. Elles ne sont pas d’une assurance de propriétaire. On n’est que les locataires du présent. Justement de quoi regarder en riant derrière la main certains comportements.
Question de l’intelligibilité du présent.
[…]
 
[a cura di Michela Landi]
 
Henri Meschonnic è poeta, traduttore della Bibbia e saggista. Professore emerito di linguistica all’Università di Paris VIII, si occupa soprattutto dei rapporti che intrattiene la teoria del linguaggio con la traduzione, la letteratura, la storia.

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