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Extraits de LA MER INTERIEURE, ENTRE LES ILES -
Inédit - Chantal Danjou
I
Réalité perdue et ces îles qui courent à l’infini du trait. Du noir, et long et vide, jusqu’au bleu. S’il est un sommet, il dépasse la candeur. Les pins, la corniche, toute plénitude réduite. Hors du cadre de l’estampe, cet intraduisible dans la branche. Ou un frémissement. Parfois un oiseau. La roche. Et le saut. Et l’éboulis.
II
Dans un cercle d’eau, se loge. Pourrait avoir retenti le coup de feu ! L’infiniment petit des choses. Des êtres. Mais la pensée va au papillon. Aux ailes fines superposées. Lamelles du couchant, hier. Epées dans le cœur du vide. Jusqu’à l’opacité rendue à une transparence. Qui vole rouge, nuit, mort.
III
Quelle mer ! Quelle géométrie où courent les frissons ! Et l’harmonie dans ce bond d’écume, dans cette luisance, dans ce vide où passe, entre, ravine. Le couchant est rouge et beau. Tout est pour ces visages rapprochés. Comme des œuvres dédiées au gris d’un au-delà d’estampe où s’évanouissent les sommets.
IV
L’île détache. Une feuille, une ombre. Fleurs blanches à croire les arbres en fleurs. Enfants. Dieu. Barques. Voix. Nécessité du nu profondément aveugle. Ses parois réfléchissantes. Les grands poissons de son intimité. Et qui vont de la transparence à l’invisible.
V
S’il y a un port, qui entre ? Ce côté de la vie où soleil où lune versés, jaunes. Douleur de la question. Pour avoir pénétré au ventre. La jouissance, mer plus sombre dans les eaux miroitantes où se rapprochent les coques. Ne sachant pas qu’intérieure la terre. Viendrait abandonner là. Ses certitudes, sa mort, toutes dans les vagues à l’entrée du port.
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